mardi 30 novembre 2010

Histoire de l'art public

Le 27 novembre 2010, se déroula la séance de réflexion sur l'art public et l'artiste contemporains, clôturant la contribution verviétoise au programme provincial en faveur de l'art public et de la citoyenneté.
Une trentaine de personnes en provenance de Verviers (ou de l'arrondissement) écoutèrent les interventions et y réagirent.
Première intervenante, Madame Degauque, professeur d'art et d'histoire de l'art, balaya l'art public depuis les cavernes jusqu'à ce jour.
On en retint notamment que l'oeuvre naît du regard du spectateur, et l'on nota l'intérêt qu'il y a à exercer ce regard.
Les modalités d'une éducation artistique (et culturelle en général) pourraient être examinées prochainement à Verviers.

Le compte rendu de l'intervention et des réactions sur l'histoire de l'art public est disponible ici.

jeudi 25 novembre 2010

Un avant-goût des débats auxquels vous êtes conviés ce samedi 27 novembre 2010

Télévesdre a interrogé l'un de ceux qui interviendront à la séance consacrée à l'art public et l'artiste contemporains, ce samedi 27 novembre 2010 à Verviers :
Adrian Jurado, artiste mexicain résident à Bruxelles, parlera de l'expérience mexicaine en art public, et puisera dans sa pratique les exemples d'un art engagé.
Selon lui, l'artiste a une responsablilité, un rôle à jouer dans la société. Les impératifs financiers, politiques, les effets de mode risquent de l'en détourner.
Rejoignez-nous pour continuer la discussion, ce samedi 27 novembre 2010 au polygone de l'eau à Verviers.

lundi 22 novembre 2010

vernissage des expositions Waterleau et Art public et Eau

Lors du vernissage des expositions entourant l'après-midi qui sera consacrée aux réflexions sur l'art public et l'artiste dans la société actuelle, Jean-Bernard Barnabé, Président de l'asbl Les Amis des Musées de Verviers, a bien cerné les contours du sujet :
"Que signifie l'expression art public? La commande publique ne concerne pas uniquement l'érection d'une statue (équestre, funéraire, ornementale), d'un monument figé pour l'éternité, ni même la conception d'un décor. Bien au contraire, commanditaires et atistes ont cherché à rompre avec cette terminologie pour confronter le passant à des formes nouvelles : une inscription murale, des caissons lumineux, des médaillons inscrits dans le sol, du mobilier, le traitement d'une place ou encore de la poésie. La notion d'espace public s'est d'ailleurs considérablement diversifiée et complexifiée. Si l'espace public fait immédiatement allusion à la ville, d'autres espaces sont à investir, et notamment l'espace virtuel du Web et des nouvelles technologies qui ne sauraient échapper au créateur. (...)".

La discussion promet d'être à la fois bien documentée, grâce aux orateurs, et passionnante...si vous nous rejoignez pour faire part de vos opinions sur l'art public et la relation de l'artiste avec la société.

Que vous soyez artiste, décideur, technicien, ou simple citoyen désireux de mieux comprendre la chose publique, rendez-vous ce samedi 27 novembre de 14 à 18 heures au polygone de l'eau, rue de Limbourg 41B à Verviers.

Entrée libre
Réservation souhaitée

samedi 20 novembre 2010

Pourquoi parle-t-on le français (ou presque) à Verviers ? (4ème partie)

A la fin du VIIème siècle, la région de Verviers est sous l’influence de la Principauté de Stavelot-Malmedy, dirigée par un prince-abbé, vassal. Les propriétés abbatiales sont soustraites partiellement à l’autorité du roi des Francs (système de l’immunité fiscale et autonomie pour la basse justice).

Un des princes-abbés, Saint-Anglin, qui régna 44 ans (jusqu’en 746), est connu grâce à un diplôme de Chilpéric III dans lequel le maire du palais, Carloman, fils de Charles Martel, restitue Lethernau (Lierneux) à l’Abbaye de Stavelot. Ce découpage inattendu reste d’actualité : Lierneux, excroissance de la Province de Liège dans celle du Luxembourg, fait partie de l’arrondissement de Verviers.

De son côté, Liège connaît un essor rapide grâce à l’évêque Saint-Hubert, dès 722, au détriment de Maastricht et de Tongres. En effet, étonnamment, ce n’est qu’à partir de cette date que l’on peut considérer Liège comme une cité qui ‘compte’. On peut émettre l’hypothèse qu’en réalité, Liège (villa Leodia) était une position de repli pour l’église, davantage distante de l’influence païenne des
Frisons qui ne s’évangélisèrent qu’en 785.

L’Abbaye de Stavelot
est placée sous le contrôle de l’Eglise de Cologne. Le parcours de Saint-Agilolfe, abbé de Stavelot, évêque de Cologne (en 747), qui, ayant abdiqué, serait, selon certaines sources, revenu à Stavelot, témoigne des liens entre les deux sites.

L’influence organisatrice de Saint-Boniface de Mayence (tué en 754 par les Frisons à Dokkum) est également importante : Saint-Boniface est à l’origine du ‘coup d’Etat’ qui mit fin au règne de la dynastie mérovingienne en 751.
Cela étant, l’Eglise catholique de Cologne emploie le latin et ne participe pas à la diffusion de l’idiome moyen-allemand.

Reprenons brièvement l’histoire des Carolingiens, soit celle de la prise du pouvoir d’une famille au sein des institutions franques : elle débute, en 630, avec le mariage de la fille de Pépin de Landen (maire du Palais d’Austrasie) avec le fils de Saint Arnulf, évêque de Metz issu d’une vieille lignée de l’aristocratie franque. De ce mariage naquit Pépin de Herstal qui prendra le contrôle des royaumes francs en 690.

Pourquoi Herstal ? Herstal est situé le long de l’ancienne voie romaine reliant Tongres à Trèves (et à Aix-la-Chapelle en bifurquant vers Herve à Fléron) qui traverse à cet endroit la Meuse (gué). Au VIIème siècle, il faut attendre l’été pour passer le fleuve pour partir en guerre vers l’est. Disposer d’un palais à Herstal présente un avantage stratégique à une époque où il faut contrôler la Neustrie (Paris) et l’Austrasie (Cologne). Les Carolingiens bâtissent également une résidence à Jupille, en face d’Herstal.

Pépin de Herstal meurt en 714 et après quelques péripéties, le fils issu de son second mariage, Charles Martel devient de facto souverain du royaume des francs, sans porter le titre de roi, de 717 à 741 (en 737, il décide même de ne pas remplacer le roi Thierry IV, décédé).

C’est un des fils de Charles Martel, Pépin le Bref, qui met fin en 751 à la dynastie mérovingienne et devient roi des Francs. Charlemagne, un de ses fils, devient roi des Francs en 768. Empereur d’Occident, il meurt en 814.

Après le règne de Charlemagne qui a soumis progressivement les Saxons, païens (797-804) et qui a créé les Etats pontificaux (774), c’est la grande aventure lotharingienne (traité de Prüm, 855 et ses suites : création de la Francie orientale ; Saint Empire germanique) et l’émiettement du territoire en une multitude de comtés et de duchés, dont le Duché de Limbourg à la longue histoire (1046-1806, sous domination du Brabant à partir de 1268), entité multilingue s’il en est.

Et les langues dans tout cela ? Il est permis de penser que les rois francs et les carolingiens continuèrent à parler le francique rhénan, dans la mesure où une de leurs préoccupations était d’élargir le royaume d’Austrasie vers l’est, ce que fit avec succès Charlemagne, qui avait fixé sa résidence principale à Aix-la-Chapelle. Mais l'unification politique réussie par Charlemagne ne dura pas assez longtemps pour que celui-ci imposât dans tout son empire une langue germanique.

Un élément historique nous apprend comment les langues ont évolué sous les Francs. En effet, le concile de Tours de 813, réuni à l'initiative de Charlemagne, prend une décision remarquable : dans les territoires correspondant à la France et l'Allemagne actuelles, les homélies ne seront plus prononcées en latin mais en «rusticam Romanam linguam aut Theodiscam, quo facilius cuncti possint intellegere quae dicuntur », c’est-à-dire dans la « langue rustique romaine » («langue romane de la campagne») ou dans la « langue tudesque » (germanique), afin que tous puissent plus facilement comprendre ce qui est dit ». (Canon 17)

C'est l'une des plus anciennes preuves qu'à cette époque le latin n'était plus ni parlé, ni compris par le peuple.

C’est du IXème siècle que proviennent les premières traces écrites d’une langue romane séparée du latin, précédant la langue d’oil : les Serments de Strasbourg (842) sont écrits en roman et en langue tudesque.

On peut douter que la version «romane» de ce traité entre deux princes carolingiens appartienne vraiment à la langue courante de l’époque. La version romane des Serments ne peut être considérée comme une représentation de la langue parlée au IXe siècle, car il ne s'agit nullement de la «langue romane rustique» parlée à l'époque, mais plutôt d’un texte rapporté par des lettrés et destiné à la lecture à haute voix.

Et Verviers ? Verviers, qui n’est citée qu’en 1131, est-elle habitée sous Charlemagne ? On note en tout cas que le site de Spa, habité aux IIème et IIIème siècles, est vraisemblablement abandonné au siècle suivant. Il faudra attendre le 12e siècle pour y retrouver les traces d'une occupation, selon les archéologues.

mercredi 17 novembre 2010

Le 27 novembre 2010 de 14 à 18 heures, au polygone de l'eau, 41B rue de Limbourg à Verviers, quatre interventions suivies de courts débats traitant de l'art public et de son auteur, abordant une part des nombreuses questions qu'ils posent :
Il y a-t-il une spécificité de l'art public? Quel impact l'insertion d'une oeuvre d'art sur le chemin des citoyens, dit "l'espace public" a-t-elle? l'oeuvre d'art public délivre-t-elle (nécessairement) un message au-delà de la fonction esthétique?
Comment décider de l'insertion d'une oeuvre d'art : où? commande ou concours? budget?
Il est utile d'informer le citoyen sur l'usage qui est fait de sa contribution financière au fonctionnement des affaires publiques, de le convaincre de la légitimité des besoins en éducation/formation, information, de favoriser sa réflexion sur les qualités de la société dans laquelle il vit, enfin de l'encourager à exprimer son opinion.
Les intervenants:
Michèle Degauqe, professeur d'arts plastiques, secrétaire-adjointe des Amis des Musées de Verviers
Adrian Jurado, artiste, professeur d'arts plastiques à la Maison de l'Amérique latine à Bruxelles
Michel Barzin, artiste
Patricia Gérimont, responsable du service de la Créativité, direction Education permanente, à la Communauté française de Belgique
Les réflexions feront l'objet d'une synthèse commentée par Claude Desama, bourgmestre de Verviers
La gestion des interventions et réactions sera confiée à Jean-Bernard Barnabé, directeur de l'académie des beaux-arts de Verviers, président des Amis des Musées de Verviers.

mardi 16 novembre 2010

Marc Dixon (photo ci-dessus) expose ses photos : Waterleau, tandis que l'asbl Les Amis des Musées de Verviers présente une part de ses oeuvres pour illustrer les thèmes de l'art public et de l'eau.
Les deux expositions accompagnent la séance de réflexions sur l'art public et l'artiste contemporain qui aura lieu au polygone de l'eau à Verviers, le 27 novembre 2010 de 14 à 18 heures.
Les expositions quant à elles débuteront le 19 novembre (vernissage à 18 heures) et seront visibles jusqu'au 3 décembre 2010 au Polygone de l'Eau à Verviers, rue de Limbourg 41B.

samedi 6 novembre 2010

La place de l'artiste dans notre société

Lors du vernissage de la porte de la paix d'Alain De Clerck à Verviers, le 8 octobre dernier, M le Député provincial Paul-Emile Mottard, initiateur du programme 'Aux Arts, etc.', a bien souligné l'un des objectifs poursuivis, à savoir une meilleure compréhension par le citoyen de ce qu'est l'art public.
De nombreuses initiatives en ce sens ont émaillé les programe dans les seize communes partenaires de la province.
A titre d'exemple, choisis de façon tout à fait subjective:
L'hôtel de ville de Flémalle voit son entrée 'caparaçonnée' de sacs de toile qui suggèrent un camp militaire.
Ces fortifications n'ont pas été conçues comme un symbole du retranchement dans lequel le service communal et ses agents fonctionnent, de l'isolement, voire d'une certaine lutte entre le citoyen et son administration, comme a pu le capter un oeil non averti.
Marie Zolamian explique : "des talus fortifiés constitués de sacs de terre (...) font référence à l'ampleur historique de la résistance de la région à tous les passages guerriers (...) la terre utilisée provient (...) de la cockerie de Flemalle. (...) caractère industriel de la région (...) désir de renaissance, de réhabilitation des terres polluées (...).
Quelle qu'en soit l'explication, l'oeuvre a suscité le questionnement.

A Visé, le concept mis en place consistait à offrir aux visiteurs des sucreries confectionnées par les artisans locaux.
Au nombre impressionnant de personnes présentes le soir du vernissage on eu pu croire que l'artiste avait réussi un pari de montrer combien l'art (en particulier l'art public) est moins populaire que la gastronomie...
Sylvie Macias Diaz quant à elle proposa simplement "aux glaciers et patissiers de la cité de (...) renouer avec 'le chef-d'oeuvre de réception' des compagnons". Son idée : une oeuvre patissière.
Qui sait si cette explication est bien la seule...


L'art public n'est pas toujours aisé à décoder. Le seul fait qu'il appelle l'attention est sans doute en soi un succès. Quels sont les motifs d'insérer l'art en rue ? Ceux-ci ont-ils évolué avec les époques ? Quel lien s'établit entre le créatif et le pouvoir public commanditaire?


Toutes ces questions seront débattues le samedi 27 novembre 2010 de 14 à 18 heures lors d'une séance de réflexions sur l'art public public et l'artiste contemporain :


historique de l'art public, par Michèle Degauque

art public, l'expérience mexicaine, par Adrian Jurado

situation de l'artiste contemporain, par Michel Barzin

apport de l'art public en éducation permanente, par Patricia Gérimont

conclusions par Claude Desama
modération par Jean-Bernard Barnabé

Le polygône de l'eau, rue de Limbourg 41B à 4800 Verviers nous accueille.

Le souhait de l'organisation est que l'assemblée soit aussi représentative que possible de notre société : artistes et autres citoyens, de tous horizons, sont les bienvenus.
Entrée libre, mais réservation nécessaire