La venue à Verviers de Béatrice Szapiro, auteur de La fille naturelle (1997) qu’elle dédie à son père, Jean-Edern Hallier, est l’occasion d’aborder le chapitre extrêmement délicat et risqué des auteurs et artistes infréquentables parce que frappés de l’accusation d’antisémitisme.
La liste est longue :
Hallier (mort en 1997) est connu pour ses propos antisémites dans L’Idiot International, au sujet duquel s’est cependant tenue une (modeste) exposition à la Mairie du VIème arrondissement de Paris en mars 2009, considérée comme scandaleuse.
Marc-Edouard Nabe, né en 1958 à Marseille, collaborateur de JE Hallier, est l’auteur de l’antisémite Au régal des vermines (1985), réédité en 2005. Nabe était soutenu, au nom du style, en 1985 par Michel Polac et de nos jours par les chroniqueurs du Nouvel Observateur, Aude Lancelin et Delfeil de Ton, ainsi que par le chroniqueur Eric Nolleau (en 2009) : «Moi je pense que c’est un grand écrivain, Nabe. Mais jamais on ne va aller dans le détail de son texte, on va dire “antisémitisme”, on va parler de ses frasques, on va sortir du contexte tel ou tel passage, mais jamais on ne va parler du texte. Voilà, ça va être le personnage qui va occulter, pour toujours je le crains, l’écrivain véritable qu’il est.»
Le dessinateur Siné, connu pour ses idées anarchistes, a publié en 2008 dans Charlie Hebdo un texte aux relents antisémites. Son licenciement a été dénoncé par Philippe Geluck et Guy Bedos, parmi tant d’autres.
Jean-Luc Godard : son antisémitisme fait grand débat depuis le livre de Richard Brody (2008).
Même Pierre Assouline peut être cité, bien qu’il ait relayé les accusations contre Godard, parce qu’il s’est joint aux adversaires de Bernard-Henri Lévy, accusés d’antisémitisme. Pierre Assouline est connu en Belgique pour ses biographies de deux personnalités qui ont alimenté des débats dans lesquels on a pu les qualifier d’antisémites de jeunesse : Georges Simenon et Hergé.
Pierre Péan, après son livre Le monde selon K (2009), se voit accusé d’avoir glissé sur un terrain nauséabond en dressant le portrait d’un Bernard Kouchner, adepte du cosmopolitisme et de l’affairisme, deux calomnies utilisées généralement par l’antisémitisme.
On ajoute bien sûr à la liste l’humoriste Dieudonné aujourd’hui soutenu par Bruno Gaccio (ex-Guignols de l’info) et Alexandre Astier (Kaamelott), le philosophe Edgar Morin qui a soutenu Siné, et d’autres moins connus dans notre pays.
Cela donne un tableau d’une extrême complexité. Il y a comme un trop-plein d’accusations qui tue les accusations. Et ce qui trouble particulièrement est le fait que les intellectuels (français) se partagent et s’opposent frontalement sur un sujet qui mériterait plus de respect. Comment donner encore du crédit à ces accusations d’antisémitisme quand elles semblent balayées (ou tournées en ridicule) par des soutiens de personnalités renommées et reconnues ?
Une part de la complexité réside dans le fait que les accusateurs se trompent (ou exagèrent) : ils confondent antisémitisme et antisionisme. Tout antisioniste serait nécessairement accusé à tort d’être antisémite. Le problème tient d’ailleurs aussi au fait des accusés qui jouent volontiers sur les deux tableaux en s’abstenant de tracer une limite claire.
L’égalité des droits entre les Juifs et les Arabes, sur une terre de Palestine unie et démocratique, peut représenter la solution de l’avenir. Elle permettrait sans doute de faire cesser cette activité, somme toute peu formative sur le plan de la morale, des intellectuels du pays voisin : accuser ou se défendre d’antisémitisme.
La liste est longue :
Hallier (mort en 1997) est connu pour ses propos antisémites dans L’Idiot International, au sujet duquel s’est cependant tenue une (modeste) exposition à la Mairie du VIème arrondissement de Paris en mars 2009, considérée comme scandaleuse.
Marc-Edouard Nabe, né en 1958 à Marseille, collaborateur de JE Hallier, est l’auteur de l’antisémite Au régal des vermines (1985), réédité en 2005. Nabe était soutenu, au nom du style, en 1985 par Michel Polac et de nos jours par les chroniqueurs du Nouvel Observateur, Aude Lancelin et Delfeil de Ton, ainsi que par le chroniqueur Eric Nolleau (en 2009) : «Moi je pense que c’est un grand écrivain, Nabe. Mais jamais on ne va aller dans le détail de son texte, on va dire “antisémitisme”, on va parler de ses frasques, on va sortir du contexte tel ou tel passage, mais jamais on ne va parler du texte. Voilà, ça va être le personnage qui va occulter, pour toujours je le crains, l’écrivain véritable qu’il est.»
Le dessinateur Siné, connu pour ses idées anarchistes, a publié en 2008 dans Charlie Hebdo un texte aux relents antisémites. Son licenciement a été dénoncé par Philippe Geluck et Guy Bedos, parmi tant d’autres.
Jean-Luc Godard : son antisémitisme fait grand débat depuis le livre de Richard Brody (2008).
Même Pierre Assouline peut être cité, bien qu’il ait relayé les accusations contre Godard, parce qu’il s’est joint aux adversaires de Bernard-Henri Lévy, accusés d’antisémitisme. Pierre Assouline est connu en Belgique pour ses biographies de deux personnalités qui ont alimenté des débats dans lesquels on a pu les qualifier d’antisémites de jeunesse : Georges Simenon et Hergé.
Pierre Péan, après son livre Le monde selon K (2009), se voit accusé d’avoir glissé sur un terrain nauséabond en dressant le portrait d’un Bernard Kouchner, adepte du cosmopolitisme et de l’affairisme, deux calomnies utilisées généralement par l’antisémitisme.
On ajoute bien sûr à la liste l’humoriste Dieudonné aujourd’hui soutenu par Bruno Gaccio (ex-Guignols de l’info) et Alexandre Astier (Kaamelott), le philosophe Edgar Morin qui a soutenu Siné, et d’autres moins connus dans notre pays.
Cela donne un tableau d’une extrême complexité. Il y a comme un trop-plein d’accusations qui tue les accusations. Et ce qui trouble particulièrement est le fait que les intellectuels (français) se partagent et s’opposent frontalement sur un sujet qui mériterait plus de respect. Comment donner encore du crédit à ces accusations d’antisémitisme quand elles semblent balayées (ou tournées en ridicule) par des soutiens de personnalités renommées et reconnues ?
Une part de la complexité réside dans le fait que les accusateurs se trompent (ou exagèrent) : ils confondent antisémitisme et antisionisme. Tout antisioniste serait nécessairement accusé à tort d’être antisémite. Le problème tient d’ailleurs aussi au fait des accusés qui jouent volontiers sur les deux tableaux en s’abstenant de tracer une limite claire.
L’égalité des droits entre les Juifs et les Arabes, sur une terre de Palestine unie et démocratique, peut représenter la solution de l’avenir. Elle permettrait sans doute de faire cesser cette activité, somme toute peu formative sur le plan de la morale, des intellectuels du pays voisin : accuser ou se défendre d’antisémitisme.
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