(1) « Le nom de Verviers pourrait provenir de l'anthroponyme Virovius, qui aurait donné le toponyme Viroviacus » (ndlr: ‘l’endroit du romain dénommé Virovius’, thèse détaillée plus loin).
(2) « L'élément ‘–viers’ se retrouve dans 3 communes du nord de la France : Louviers et Reviers (Normandie), ainsi que Grand-Laviers (Picardie). Il pourrait procéder de l'élément (celtique ?) ver/var, hydronyme assez commun ». Exemple : le Var, fleuve qui se jette dans la Baie des Anges à côté de l’aéroport de Nice, terre des Celto-Ligures. On retrouve aussi la racine ‘ver’ dans Warvick, ville d’Angleterre. Ladite racine se rattache au sanskrit vā́r et au tokharien wär « eau » (langues indo-européennes).
Dans Etudes étymologiques & linguistiques sur les noms romans et bas-allemands de la Belgique (1880), G. Bernaerts évoquait p. 316-317 la similitude de l’étymologie de Verviers avec celle de deux autres villes d’origine romaine : Vervoz (commune de Clavier) et Wervik/Wervicq-Sud (près de Mouscron, à cheval sur l'actuelle frontière franco-flamande).
Dans son Dictionnaire des noms de lieux en Wallonie et à Bruxelles (2005), Jean-Jacques Jespers avance que Verviers et Vervoz proviendraient tous deux de 'Viroviacus', mot gallo-romain composé de Verôvos (excellent, en celte) et -acus (terre, lieu), et signifieraient donc ‘très bonne terre’.
En ce qui concerne Verviers, cette thèse innove, les linguistes affirmant généralement que le suffixe ‑acus s’est adjoint au nom du propriétaire romain pour désigner son domaine : on dit qu’à l’origine, Verviers était le domaine de Virovius qui exploitait une ferme-villa sur l’emplacement actuel de la Place du Marché, la Summa Villa fondatrice de Verviers, à l’image du Palatin romain.
Wervik/Wervicq-Sud est nommée 'Viroviacum' par l’Itinéraire d’Antonin et 'Virovino' par la table de Peutinger. Wervik serait une des plus vieilles villes de Belgique ; sur la route romaine de Tournai à Kassel, elle figurait dit-on comme un lieu de repos. C’est là que la chaussée romaine traversait la Lys.
De son côté, Vervoz est nommée 'Vervigum' dans les textes chrétiens latins du Moyen-âge (862). Vervoz était située sur la route romaine reliant Dinant à Cologne.
A notre connaissance, il n’existe pas de document d’époque qui désigne Verviers sous le toponyme ‘Viroviacus’. Sous l’empire romain, Verviers était un obscur hameau. Aucune variante de Verviers n’apparaît non plus à l’époque franque, comme c'est le cas pour Wervik ('Viroviacensis'). Verviers n’apparaît qu’au XIIème siècle sur un document de l’Abbaye de Stavelot.
Ne doit-on pas s’étonner, si l’on accepte 'Viroviacus' (et sa variante en -acum) comme le nom porté sous l’empire romain par trois bourgs belges, que l’on puisse retrouver aux trois endroits un personnage romain nommé Virovius, suffisamment important pour qu’on parte de son patronyme pour nommer son domaine et plus tard son voisinage ?
En réalité, le sens du suffixe –acus est d’usage plus large qu’en référence à un propriétaire romain : le toponyme 'Andoliacus' (actuellement Andouillé près de Laval) en témoigne, qui a trait au mot celte « dol », signifiant ‘méandre’ ; de même, le mot celte 'condate' qui préside à la destinée de 26 Condé du nord de la France signifiait confluent (au Moyen-âge, on écrivait Condacum ; voir Kontich en Belgique, au confluent Rupel/Nèthe).
On remarquera avec amusement l’initiative consistant à considérer le Viroviacum de Wervik comme un hommage à un chef de village celte vaincu, Verovos dont l’existence reste mystérieuse.
Retenons, en oubliant l’imagination des faiseurs de légendes (bien que celle d’un futur Saint Remacle détruisant le temple de Diane sur la Place du Marché nous plaise particulièrement), que Verviers était certes un obscur hameau, mais que les Gaulois le désignaient déjà comme une excellente terre. Ce qui est du reste une pure vérité !
(2) « L'élément ‘–viers’ se retrouve dans 3 communes du nord de la France : Louviers et Reviers (Normandie), ainsi que Grand-Laviers (Picardie). Il pourrait procéder de l'élément (celtique ?) ver/var, hydronyme assez commun ». Exemple : le Var, fleuve qui se jette dans la Baie des Anges à côté de l’aéroport de Nice, terre des Celto-Ligures. On retrouve aussi la racine ‘ver’ dans Warvick, ville d’Angleterre. Ladite racine se rattache au sanskrit vā́r et au tokharien wär « eau » (langues indo-européennes).
Dans Etudes étymologiques & linguistiques sur les noms romans et bas-allemands de la Belgique (1880), G. Bernaerts évoquait p. 316-317 la similitude de l’étymologie de Verviers avec celle de deux autres villes d’origine romaine : Vervoz (commune de Clavier) et Wervik/Wervicq-Sud (près de Mouscron, à cheval sur l'actuelle frontière franco-flamande).
Dans son Dictionnaire des noms de lieux en Wallonie et à Bruxelles (2005), Jean-Jacques Jespers avance que Verviers et Vervoz proviendraient tous deux de 'Viroviacus', mot gallo-romain composé de Verôvos (excellent, en celte) et -acus (terre, lieu), et signifieraient donc ‘très bonne terre’.
En ce qui concerne Verviers, cette thèse innove, les linguistes affirmant généralement que le suffixe ‑acus s’est adjoint au nom du propriétaire romain pour désigner son domaine : on dit qu’à l’origine, Verviers était le domaine de Virovius qui exploitait une ferme-villa sur l’emplacement actuel de la Place du Marché, la Summa Villa fondatrice de Verviers, à l’image du Palatin romain.
Wervik/Wervicq-Sud est nommée 'Viroviacum' par l’Itinéraire d’Antonin et 'Virovino' par la table de Peutinger. Wervik serait une des plus vieilles villes de Belgique ; sur la route romaine de Tournai à Kassel, elle figurait dit-on comme un lieu de repos. C’est là que la chaussée romaine traversait la Lys.
De son côté, Vervoz est nommée 'Vervigum' dans les textes chrétiens latins du Moyen-âge (862). Vervoz était située sur la route romaine reliant Dinant à Cologne.
A notre connaissance, il n’existe pas de document d’époque qui désigne Verviers sous le toponyme ‘Viroviacus’. Sous l’empire romain, Verviers était un obscur hameau. Aucune variante de Verviers n’apparaît non plus à l’époque franque, comme c'est le cas pour Wervik ('Viroviacensis'). Verviers n’apparaît qu’au XIIème siècle sur un document de l’Abbaye de Stavelot.
Ne doit-on pas s’étonner, si l’on accepte 'Viroviacus' (et sa variante en -acum) comme le nom porté sous l’empire romain par trois bourgs belges, que l’on puisse retrouver aux trois endroits un personnage romain nommé Virovius, suffisamment important pour qu’on parte de son patronyme pour nommer son domaine et plus tard son voisinage ?
En réalité, le sens du suffixe –acus est d’usage plus large qu’en référence à un propriétaire romain : le toponyme 'Andoliacus' (actuellement Andouillé près de Laval) en témoigne, qui a trait au mot celte « dol », signifiant ‘méandre’ ; de même, le mot celte 'condate' qui préside à la destinée de 26 Condé du nord de la France signifiait confluent (au Moyen-âge, on écrivait Condacum ; voir Kontich en Belgique, au confluent Rupel/Nèthe).
On remarquera avec amusement l’initiative consistant à considérer le Viroviacum de Wervik comme un hommage à un chef de village celte vaincu, Verovos dont l’existence reste mystérieuse.
Retenons, en oubliant l’imagination des faiseurs de légendes (bien que celle d’un futur Saint Remacle détruisant le temple de Diane sur la Place du Marché nous plaise particulièrement), que Verviers était certes un obscur hameau, mais que les Gaulois le désignaient déjà comme une excellente terre. Ce qui est du reste une pure vérité !
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